Je suis de cette génération de coach qui aura connu la raréfaction de l’information. J’ai démarré il y a 35 ans avec quelques « bibles « références et des articles photocopiés des revues spécialisées que j’allais consulter avec excitation à la bibliothèque de l’INSEP.

Puis internet, puis les réseaux sociaux sont arrivés et ont révolutionnés notre accès à la connaissance à en nous donner le tournis. Dans ce flot continu et racoleur d’informations dur de se retrouver, heureusement il existe des personnes qui publient des contenus de qualité et qui aiguillent nos réflexions. Fréderick Causse, athlète judoka de haut niveau, kiné et préparateur physique est de ceux-là et quand on compile dans la durée ses post sur son canal Instagram on se rend compte qu’il nous offre une véritable mine d’or.

Frederick s’entraine beaucoup et dur …il assure également la préparation physique et la rééducation d’athlètes de très haut niveau mais il voit également dans son cabinet de Strasbourg Monsieur et Madame tout le monde. C’est à lui que je dois mes réflexions sur le continuum de la préparation physique avec cette idée qu’il serait possible de tracer une (très) longue échelle reliant la personne sédentaire qui se met à l’activité physique à l’athlète olympique (j’adore cette idée)

Il publie soit des vidéos de ses entrainements, soit des exercices prophylactiques et souvent des pensées et des invitations à la réflexion. On est frappé de l’extrême précision de ses mises en place, des détails très pointus de ses indications et à l’heure de de l’intelligence artificielle  Frederick Causse réhabilite en permanence l’art du coaching  d’un être humain face à un autre être humain. Car une mise en situation quelle qu’elle soit ne vaut rien sans précisions et surtout sans intentions.

Voici quelques leçons que je retire de ses enseignements dans ma pratique de coaching pour la santé

-            Tout d’abord la nécessité absolue de faire un bilan de départ (pas de bilan, pas de boussole…) Fréderick nous apprend qu’il ne faut pas poser des suppositions hâtives lors d'un bilan mais faire des concordances entre plusieurs testings pour valider une hypothèse. Surtout il faut pousser la personne dans la fatigue pour voir les compensations apparaitre au grand jour.

-            Ensuite toujours réfléchir au sens de ce que nous faisons (pourquoi choisissons-nous tel exercice, tel placement du corps, telle modalité d’effort, telle vitesse d’exécution du mouvement, ...) cela suppose de s’interroger sur nos objectifs et surtout de développer notre connaissance des effets attendus immédiats et différés des exercices physiques.

-            Coacher …c’est-à-dire observer, guider, faire ressentir, encourager et surtout donner des intentions (cela suppose d’être totalement présent dans son coaching mais aussi de s’entrainer soi même pour connaitre les sensations que va expérimenter la personne.

-            Se donner du temps, s’inscrire dans la durée car les processus de remodelage tissulaire ainsi que l’amélioration du contrôle moteur sont des processus longs qu’il faut savoir planifier sur plusieurs mois …

 Dun point de vue méthodologique, Fréderick Caussé nous pousse par son exemple à un haut niveau d’exigence (on se dit qu’une personne blessée qui va passer par son cabinet va en ressortir beaucoup, beaucoup plus forte) j’en retiens :

 -             L’intérêt des méthodes isométriques pour provoquer (en particulier chez les personnes débutantes) des hauts niveaux de force et de développer une base pour les efforts dynamiques (Frederick utilise beaucoup les différentes facettes de ce régime de contraction et en est devenu un véritable expert)

-            Pousser le niveau d’exigence le plus loin possible en rééducation et en réadaptation à l’effort pour permettre à la personne de devenir plus forte que les exigences de sa vie de tous les jours ou des contraintes spécifiques de son sport ou de son  métier (Notre travail doit aussi permettre à la personne de devenir plus résistante à la fatigue ce qui suppose de proposer progressivement de hauts volumes de travail et surtout des temps sous efforts prolongés)

-            De ne jamais perdre de vue que le fonctionnement neuro musculaire d’une personne malade ou douloureuse n’a rien à voir avec une personne en bonne santé et que la douleur doit être prise en compte comme un facteur essentiel de régression ou progression des niveaux de stimulation (sans toutefois l’éviter mais en la monitorant au plus près …)

 Je terminerai par sa vision sur la prévention du vieillissement. Le maintien des qualités neuro musculaires est pour lui absolument essentiel et un entrainement pour la santé et la longévité doit inclure des cycles efficaces de maintien des pics de  force  et de la masse musculaire ( avec de l’isométrie sous ses différentes modalités, mais aussi des efforts en endurance de force sur des durées plus longues jusqu’à 3 minutes)  

Frederick rappelle également l’importance de conserver un bon grip (force de serrage des mains) et de l’entrainer régulièrement. Le tout en étant le plus actif possible dans la journée pour limiter le temps assis et de garder une âme d’enfant pour continuer à jouer à bouger …