Lecons de cette saison écoulée

31 juil. 2024

Petit retour sur cette saison écoulée, la première de ma nouvelle vie d’auto-entrepreneur entièrement dédiée au sport pour la santé.

Tout d’abord un immense merci au Dr Bray pour sa confiance, quel bonheur de collaborer avec elle !

J’avais déjà une longue et riche expérience du coaching des athlètes de compétition puis du sport santé en cours collectifs, mais cette année m’aura permis d’ajouter l’expérience du face à face individuel, qui plus est à domicile auprès de 13 personnes souffrantes de diverses pathologies … et cela a été une vraie révélation, comme si j’avais fini par trouver ma vocation profonde.

La façon dont je suis attendu, les retours qui me sont fait …me confirme l’importance de ce travail au domicile pour tenter de re - mettre en mouvement les personnes qui ont du mal à trouver la motivation pour le faire (et qui souvent souffrent de la solitude, un mal profond de nos sociétés).

 Je pense que c’est un métier d’avenir encore trop peu répandu et qui répond à un véritable besoin, mais attention à ne pas se tromper, la compétence de coach est certes nécessaire mais le véritable enjeu de ce travail (auprès de ce public spécifique) est avant tout psychologique (dimension que la formation universitaire occulte trop selon moi ! )

J’ai la chance grâce à mes expériences passées dans le monde de l’ergonomie d’avoir développé professionnellement des compétences d’écoute et d’empathie mais ce sont des qualités totalement indispensables pour réussir auprès de ce public.

Cette année m’aura permis de formaliser mon concept « d’échelle ouverte de progression  » avec cette idée que toute personne quelque soit sa maladie et ses restrictions se trouve en fait sur le barreau d’une échelle (qui en théorie pourrait mener jusqu’à une pratique sportive compétitive) avec certains clics « anti retours » qui marquent de véritables changement d’état (par exemple la capacité de se mettre au sol , ou de tenir en équilibre sur une jambe , ou encore de pouvoir courir …) (voir l’article que j’ai écris sur le sujet dans le blog)

Cette année m’aura permis également d’affiner la démarche « Pacing » qui consiste pour des patients douloureux (ou fatigués) chroniques de déterminer le niveau 0 de départ suffisamment challengeant pour créer une adaptation mais sans faire « flamber » les douleurs ou la fatigue. Puis de doser l’augmentation très progressive de la charge …Je ne peux pas encore écrire de choses précises sur le sujet car je me rends compte qu’il s’agit d’adaptations éminemment individuelles avec toujours des risques d’évolution en dents de scie. Mais moi qui venais du sport de compétition il m’a fallu sacrément revoir mon échelle de charge …

L’autre sujet qui m’aura donné du fil à retordre cette année est celui de la qualité d’équilibre. Sujet complexe par excellence aux confins des questions d’entrées sensorielles, de force, de reflexes ou d’inhibition de protection, de neuro-motricité. Un domaine à creuser l’année prochaine avec celui de la neurologie fonctionnelle qui m'est apparu essentielle, s'intéresser aux mécanismes de développement de la motricité et du système nerveux chez l'enfant me parait importante pour comprendre le cheminement inverse que font les personnes vieillissantes (j'ai commencé cette année à m'intéresser aux reflexes archaiques , aux niveau d' évolution et de stratégies motrices….A suivre !

Et puis toujours cette question fondamentale sur ce que doit être le » juste » sport pour la santé, alors que l’association du qualificatif santé à une activité physique n’a jamais été aussi vendeur (voir parfois usurpé).

Certes les préconisations médicales institutionnelles existent et s’affinent un peu plus à chaque mise à jour mais il me semble que ces institutions délivrent plus un message minimaliste de communication grand public que de réelle efficacité. (Avec cette idée que même un tout petit peu ce serait déjà mieux que rien)

Comme l’explique très bien le Dr De Jaeger dans son livre « médecine de la longévité » l’activité physique est sans contexte le levier le plus puissant pour gérer son capital santé mais il demeure complexe à mettre en place dans la durée avec la difficulté d’ancrer durablement une habitude qui nécessite de prendre du temps et qui coûte un certain effort (dans un monde où tout est fait justement pour nous permettre le moindre effort)

Surtout l’activité pour la santé comporte deux écueils majeurs celui de penser que l’on en fait assez grâce à notre cours de sport (intensif) de la semaine ou du Week end ou encore grâce à nos pas quotidiens (certes fondamentaux) pour aller travailler mais effectués si loin de notre premier seuil d’essoufflement

L’autre écueil étant celui de ne considérer l'activité physique qu'à travers le prisme de la dépense calorique ou de la décharge d'endorphines , ou encore de ne pratiquer que de seules activités de musculation ou d'endurance 5les deux combinées étant essentielles , on en est sur maintenant !) , voire d'entretenir une relation addictive avec la pratique de l'activité physique …

Je viens du monde sportif, de la charge d’entrainement et des applications de la science occidentale mais je pense qu’à l’avenir je vais m’ouvrir aux apports millénaires orientaux et en particulier l’art du ressenti intérieur grâce au ralentissement des mouvements, de la respiration synchronisée et de l’extrême vigilance quant à la fatigue du système nerveux central.

Cette année m’aura permis d’affiner mes recherches sur les doses minimales effectives en endurance, en musculation et en mobilité (je vais également attendre une année supplémentaire pour publier mes données) et ma perception tend de plus en plus vers l'importance de la réduction du temps assis quotidien et de la stimulation du corps de façon très fréquente avec une grande variété d’intensité. Je pense également que le suivi de l'évolution de la masse musculaire, de la force du grip et d’un indicateur prédictif de Vo2 max seront mes boussoles et le révélateur de la qualité réelle de mon travail.

Un grand temps fort de cette année aura été la découverte des productions de Vincent Foulonneau sur les mécanismes du vieillissement cellulaire. Cet angle de vue nouveau pour moi (En tant qu’entraineur d’athlétisme j’étais plus familier avec une vision macroscopique du corps humain) m’a ouvert un fabuleux champ de connaissance (là aussi grand absent de mon parcours universitaire en sport santé) alors encore une fois merci Vincent… !

Dernier point et je reviens à ma première idée, j’ai vraiment réalisé cette année que l’enjeu principal de l’accompagnement en sport santé est de permettre aux personnes de mettre en place des routines quotidiennes. Cela nécessite beaucoup de pédagogie, d’adaptation à l’environnement et au mode de vie des personnes et de trouver les astuces qui vont fonctionner (là aussi au cas par cas).

Coacher en face à face une fois par semaine n’a réellement de sens que si la personne parvient à s’autonomiser le reste de la semaine et une grande partie de mes réflexions à venir vont tourner autour de cette question qui sera l’objectif numéro 1 de tous mes accompagnements.

Vive le sport pour la santé …

Aujourd'hui est le moment de prendre votre temps?

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