Reflexions: la méthodologie de l'entrainement du sport de compétition est elle applicable en sport pour la santé ? partie 1

29 mai 2024

J’ai d’abord été un athlète, puis un entraineur d’initiation et de compétition …je me suis passionné pour la méthodologie de l’entrainement, réalisé un grand nombre d’essais pour acquérir une expérience de plus de 25 ans ce qui m’a permis de côtoyer ces personnes particulières que sont les athlètes de haut niveau …Et puis la révélation, j’ai trouvé ce que je voulais vraiment faire au fond de moi : promouvoir le sport pour tous et la santé.

Du coup je suis rentré dans ce domaine avec la vision d’un entraineur dépositaire des principes d’efficacité séculaires de l’entrainement sportif et ne se satisfaisant pas de l’idée « faisons bouger les gens, c’est déjà très bien »  … En fait je voudrais être beaucoup plus efficace !

D’où mon questionnement : mon savoir faire et mon niveau d'exigence par rapport à moi même acquis auprès des sportifs de haut niveau sont ils utiles et transposables dans ma pratique actuelle ?

Pour y répondre je vais prendre le temps de définir quels sont ces principes d’efficacité polis et façonnés par la longue histoire de l’entrainement sportif. Je m’appuierais pour ce faire sur le travail de sémantique que réalise Stéphane Morin enseignant, chercheur et expert en méthodologie de l’entrainement et analyse des données. (allez consulter ses podcast, ses réflexions "cash" et sa logique de pensée m'ont beaucoup secoué et fait réfléchir sur l’efficacité de ma pratique)

Stéphane Morin définit l’acte d’entrainer comme celui de préparer méthodiquement et harmonieusement une personne à atteindre ses objectifs. Le mot objectif revêt ici une importance capitale, c’est la clé de voute de tout processus d’entrainement.

Ces objectifs sont en lien avec les buts et aspirations profondes de la personne et vont être modulés de façon réaliste par ses compétences, capacités de départ et par son vécu sportif.

A partir de là le processus d’entrainement va consister à périodiser (c’est-à-dire fixer un cadre temporel pour obtenir des résultats mesurables) et programmer ( c’est-à-dire faire le choix de contenus qui vont stimuler l'organisme et modifier progressivement l’état général de la personne). Ces stimulus pouvant s’apparenter à des efforts qui auront un coût et vont générer un certain niveau de fatigue (Stéphane Morin aime rappeler que le coût d’un effort n’est pas simplement biologique ou physiologique mais aussi cognitif, affectif et parfois même spirituel …(comme j’aime cette conception !)

L’art de choisir, de doser et de faire progresser ces stimulus (pour faire simple en jouant sur les leviers de l’intensité et de la durée des efforts demandés … ) s’appuie sur des principes séculaires, éprouvés par l’histoire de l’entrainement et par le questionnement scientifique.

Ces principes fondamentaux sont :

Le principe d’individualisation (adapter les contenus aux capacités réelles, aux besoins, aux réactions adaptatives de la personne …)

Le principes de progressivité (les efforts suivent une progression planifiée et périodisée)

Le principe de continuité et de régularité (principe clé de l’adaptation durable par la répétition et la fréquence de stimulation)

Le principe de saturation de la capacité adaptative (le développement de nos capacités n’est pas illimité, en outre il est affecté par l’âge et le niveau de pratique)

Le principe de variété et de nouveauté (autre principe clé pour éviter que le corps et l'esprit ne se "lassent" et ne s’adaptent plus.

Le principe de spécialisation (qui rend la personne de plus en plus compétente et économique dans le domaine particulier dans lequel elle s'entraine, autrement dit le perfectionnement progressif )

 je rajouterais un principe que je n’ai jamais dissocié de la pratique du haut niveau … le principe de plaisir éprouvé durant et après l’entrainement , principe essentiel à mes yeux pour pouvoir s’inscrire durablement dans une pratique à long terme quel qu’elle soit.  

Ces principes d’efficacité ont été élaboré pour des "type " d’individus particuliers, les « sportifs (ves) de compétition «  à savoir des êtres humains particulièrement impliqués dans leur pratique et dans l’accomplissement de leurs objectifs , en général plutôt sociables, résilients face au stress et sachant se transcender dans un contexte de fort enjeu , capables de fortement s’activer mais aussi de se relâcher, capable de se concentrer de façon absolu sur ce qu’il font. (je mesure que ce paragraphe peut porter à critique, il s'agit des observations que j'ai retenu au contact des athlètes durant les années 90 à 2010 , observations pour le coup très subjectives ! )

Ces définitions (totalement essentielles) étant posées voyons comment ces principes peuvent nous aider ou non dans l’accompagnement  des personnes à des fins thérapeutiques ou préventives , c'est ce que nous discuterons dans le seconde partie de cet article.

Aujourd'hui est le moment de prendre votre temps?

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