La première fois que j’ai entendu parler de l’école StrongFirst c’est dans un podcast avec Lois Robin Monaco. J’ai adoré sa présentation et je me suis donc intéressé à cette école qui place la force au sommet de la pyramide des qualités physiques, cette capacité (on pourrait parler d’attitude) qui rend l’être humain résilient et capable de s’adapter à son environnement. En creusant j’ai tout de suite été impressionné par la rigueur, l’assise scientifique et empirique de cette école fondée par le russe Pavel Tsatsouline. Surtout j’ai eu le sentiment de mettre enfin du sens sur le lien musculation et santé.

Et puis au hasard de mes discussions je me suis rendu compte que j’avais la chance d’avoir un instructeur StrongFirst « tout près » : Thierry, éducateur sportif à la ville de Sceaux et officiant à la salle de musculation de l’espace sport -santé municipal.

Thierry est passionné de musculation depuis son adolescence au Sénégal. Arrivé sur Paris il passe un brevet d’état en musculation et trouve rapidement un emploi dans une grande chaine de salle de fitness, puis il est recruté au service des sports de la Ville de Sceaux.

Nous sommes au début des années 90, Thierry est alors un pratiquant assidu et compétitif de power lifting, mais il finit par être écœuré par les progressions artificielles de bon nombre de ses concurrents. La pratique du powerlifting lui plait mais il aime aussi les efforts intenses du cardio et tout naturellement il se met à courir , rejoint un club d’athlétisme et enchaine les compétitions du demi -fond au marathon.

Toutefois au bout de quelques années il se rend compte que ses qualités de force se sont bien émoussées, il n’a pas encore trouvé la forme idéale d’entrainement, celle qui lui permettrait de concilier le meilleur des deux mondes.

La révélation va arriver en 2010 lorsqu' il découvre sur internet un outil encore peu connu en France le kettelbell , cette boule de fonte munie d’une poignée et qui pourtant fait partie de l’arsenal de l’entrainement physique des athlètes russes depuis une centaine d’années.

En creusant ses recherches il fait la connaissance d' Alexey Senart représentant officiel du système StrongFirst en France , il va suivre plusieurs de ses formations …Pour Thierry c’est une révélation , lui qui vient du monde de la force athlétique ou la testostérone est un peu à fleur de peau …il intègre une vraie communauté de femmes et d’hommes bluffants (tes) physiquement mais humbles et accueillants . Il découvre des athlètes complets :  forts comme des powerlifteurs, endurants comme des coureurs et souples comme des pratiquants d’arts martiaux.

Surtout il découvre une vraie méthodologie basée sur le savoir empirique accumulé des meilleurs athlètes de force du passé et justifié par de travaux scientifiques (le plus souvent soviétiques) et jusque-là ignorés en Occident.

L’école Strongfirst s’appuie sur des principes fondamentaux qu’elle décline selon 3 procédés : les techniques de soulevés de barre, les  kettelbells et les exercices au poids du corps. La filiation aux arts martiaux est très forte du point de vue de l’esprit et de la discipline mais aussi par rapport au développement de la mobilité articulaire.

En 2018 Thierry  passe sa certification pour devenir instructeur kettelbell . Ce processus fait aussi toute la singularité de cette école car pour enseigner il faut certes faire preuve de pédagogie , d’observation et soucis de la progression et de la sécurité …mais il faut surtout pratiquer et réussir des tests techniques (avec un certain poids , un nombre de répétitions et parfois un test de 5 minutes imposés) qui vous place dans un niveau athlétique bien au-dessus de la norme.

La magie de cette école réside dans cette exigence, car écrit comme cela on pourrait penser qu’elle ne s’adresse qu’à une élite, or la philosophie de StrongFirst est de décliner une méthodologie progressive permettant à « monsieur -madame » tout le monde d’acquérir ce niveau.

Et puis il y a ces fameux kettlebells, un seul outil  et une salle entière de musculation à votre disposition tant les possibilités de mouvements sont variées.

Manier cet outil à la poignée excentrée par rapport au centre de gravité de l’objet vous oblige à engager votre gainage et votre grip en permanence à rester explosif pour réaccélérer l’engin, à alterner contraction et relâchement musculaire pour durer dans l’effort.

Car comme le souligne Thierry « le kettelbell m’a permis de retrouver ma force grâce à des exercices comme le soulevé de terre, mais aussi mon explosivité grâce aux snatchs , mon gainage avec les relevés turcs et tout ce que j’aimais en course à pied , la même sensation d’effort que lors d’un fractionné.

Et il conclut : l’approche StrongFirst du renforcement musculaire est bien pensée avec une priorité mise sur la technique, au fur et à mesure des entrainements on se sent beaucoup plus fort que les exigences de la vie de tous les jours et ce avec un minimum de matériel et de temps engagé

les instructeurs StrongFirst du monde entier rédigent de passionnants articles sur un blog https://www.strongfirst.fr/blog/

Un grand merci à Thierry que vous pourrez retrouver dans le flambant neuf espace sport santé de Sceaux qui va rouvrir ses portes au premier trimestre 2025